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    Elles me harcèlent le cœur

    Nuit et jour, me malmènent l'âme

    Infiniment, chantent en chœur

    Une antienne aux accents d'un blâme.

     

    Je les sens qui passent par là,

    Qui s'attardent ici de même,

    Me pliant à leur triste la ;

    Le soleil devient chrysanthème.

     

    Les fourmis n'en finissent plus

    De processionner, menaçantes,

    Le long des couloirs vermoulus

    De mes heures déliquescentes.

     

    Elles m'engourdissent le temps

    Qui s'entortille dans l'horloge,

    Et mes fruits, naguère tentants,

    Plus un œil ne les interroge.

     

    Suis-je encore chez les vivants,

    Enserré dans un mauvais rêve ?

    Où sont allés les estivants

    Qui riaient hier sur la grève ?

     

    Les fourmis me parlent de toi

    Et de nos amours trépassées ;

    Voici qu'il neige sur mon toit,

    Que mes routes sont verglacées.

     

     

     

     

    Les fourmis

    21392 © 2022


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