La tentation sadienne

Ange errant 

Au paradis des sans-ailes,

S'égarant

Parmi de sourdes gazelles

Qui n'ont qu'un soleil de plomb

À se mettre sur la tête

Quand le ciel avare est long

À faire pleuvoir la fête,

Enguerrand

A le cœur dans la poussière,

Transparent,

Sous cette aurore outrancière

D'un rose ô combien trompeur

Duquel tombent des mirages,

Non la foudre ; alors, de peur

De mourir privé d'orages,

En gérant

Cahin-caha la disette,

Réparant

Les rumeurs que la gazette

Des chacals laisse courir,

Et regardant sa baguette

Doucement se rabougrir

Dans l'ombre de sa braguette,

Enguerrand

Pense aller trouver chez Sade

Le garant

D'une vie un peu moins fade.

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