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L'été se meurt

 

Le ciel troque son châle bleu

Contre un léger manteau de laine,

Son sourire s'écorne un peu

Quand il s'allonge sur la plaine

De tout son corps de porcelaine.

 

Les écoliers traînent déjà

Avec Pythagore et Verlaine ;

Chanteront-il Rosa Rosa

Sur leurs bancs, jusqu'à perdre haleine,

À en avoir la coupe pleine ?

 

Les rosiers reviennent du bal,

Fatigués, gorgés de tristesse,

Trimballant un état grippal

Qui bouscule à grande vitesse

Leur épineuse robustesse.

 

Les coquelicots sont partis

Embrasser les vents de poussières,

Et les jours se font plus petits,

Tractés par des aubes grossières

Qui jurent telles des sorcières ;

 

Il pleut, il pleut, bergère... Allons,

Ne prends pas froid dans la clairière,

Couvre tes pâles mamelons,

Presse ton troupeau, ma guerrière,

Surtout, ferme bien la barrière !

 

Septembre au goût du vin tiré

Nous raconte la fin d'un règne.

Une couronne a chaviré ;

L'été s'est pris une châtaigne,

File à l'anglaise, et pleure, et saigne.

 

 

 

 

L'été se meurt

21522 © 2022

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