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Par [ Fabrice Parisy ] le 17 Décembre 2020 à 22:00
Sur un lointain chemin, dès l'aube, déambulent
Des destins fracassés dont nul futur ne veut,
Tandis qu'ils sont cernés de brises qui fabulent
Et que le moindre pont n'est qu'un frêle cheveu.
Combien d'anges hagards aux ailes déplumées
Cherchent dans les gravats l'éclat qu'ils ont perdu ?
Des fenêtres du jour, s'échappent des fumées ;
La nuit fut un brasier. Dieu n'est pas descendu.
Je ne fais rien. Je rêve.
Je rêve sans bouger.
Sur un chemin plus proche, il pleut des hirondelles,
Poussières de printemps qui recouvrent l'été
D'un suaire étouffant ; les vieilles citadelles
Comprennent tout à coup leur inutilité.
Et combien de fourmis vont mourir en silence ?
Ouvrières qu'on jette en pâture à des veaux
Qui n'ont plus de mémoire ou que trop d'insolence...
L'eau sale ne court pas qu'au ras des caniveaux.
Je ne fais rien. Je rêve.
Je rêve sans bouger
Sur le chemin qui passe alentour de ma bulle,
Un porte-voix s'émeut, c'est juste un bruit de fond ;
Qu'écoute-t-on vraiment quand il démantibule,
Dénonce des puissants, beugle Ainsi font, font, font... ?
Le ciel n'est qu'un écran qui parle, qui bavarde ;
C'est beau, l'azur... Pourtant, qui voit qu'il est masqué
D'un trait d'indifférence ? Et la lune blafarde
S'évanouit toujours dans un communiqué.
Je ne fais rien. Je rêve.
Je rêve sans bouger.
Alors, quelqu'un me dit : Tu rêves pour des prunes.
Crois-tu pouvoir ainsi changer le sens du vent ?
Trop vaste est le désert, si hautes sont les dunes...
On est souvent croyant mais pas assez fervent.
Je rêve à l'impossible. À l'heure du renaître.
À l'enfance finie. Aux succès de demain.
Aux sourires d'hier. À ton retour, peut-être...
Le monde peut brûler, je reste un pauvre humain
Qui ne fait rien. Qui rêve.
Je rêve sans bouger.
20830 © 2020
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