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Je rêve
Sur un lointain chemin, dès l'aube, déambulent
Des destins fracassés dont nul futur ne veut,
Tandis qu'ils sont cernés de brises qui fabulent
Et que le moindre pont n'est qu'un frêle cheveu.
Combien d'anges hagards aux ailes déplumées
Cherchent dans les gravats l'éclat qu'ils ont perdu ?
Des fenêtres du jour, s'échappent des fumées ;
La nuit fut un brasier. Dieu n'est pas descendu.
Je ne fais rien. Je rêve.
Je rêve sans bouger.
Sur un chemin plus proche, il pleut des hirondelles,
Poussières de printemps qui recouvrent l'été
D'un suaire étouffant ; les vieilles citadelles
Comprennent tout à coup leur inutilité.
Et combien de fourmis vont mourir en silence ?
Ouvrières qu'on jette en pâture à des veaux
Qui n'ont plus de mémoire ou que trop d'insolence...
L'eau sale ne court pas qu'au ras des caniveaux.
Je ne fais rien. Je rêve.
Je rêve sans bouger
Sur le chemin qui passe alentour de ma bulle,
Un porte-voix s'émeut, c'est juste un bruit de fond ;
Qu'écoute-t-on vraiment quand il démantibule,
Dénonce des puissants, beugle Ainsi font, font, font... ?
Le ciel n'est qu'un écran qui parle, qui bavarde ;
C'est beau, l'azur... Pourtant, qui voit qu'il est masqué
D'un trait d'indifférence ? Et la lune blafarde
S'évanouit toujours dans un communiqué.
Je ne fais rien. Je rêve.
Je rêve sans bouger.
Alors, quelqu'un me dit : Tu rêves pour des prunes.
Crois-tu pouvoir ainsi changer le sens du vent ?
Trop vaste est le désert, si hautes sont les dunes...
On est souvent croyant mais pas assez fervent.
Je rêve à l'impossible. À l'heure du renaître.
À l'enfance finie. Aux succès de demain.
Aux sourires d'hier. À ton retour, peut-être...
Le monde peut brûler, je reste un pauvre humain
Qui ne fait rien. Qui rêve.
Je rêve sans bouger.
20830 © 2020
Tags : dieu, hirondelles, été, rêve, lune, enfance, désert, humain, monde
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Commentaires
Bonjour Fabrice,
Oui, hélas, on est souvent croyant mais pas assez fervent, et sommes que de simples humains !!!
Bonne journée,
Bises ♥
Un constat que nous ne pouvons changer , oui nous ne sommes qu'humains et parfois même si nous mettons tout en oeuvre pour que le monde change , nous sommes bien forcés de constater que ce n'est qu'un rêve
Bonne journée
Bises
Bonjour, belle inspiration.
J'aime "ces destins fracassés dont nul futur ne veut".
Ce temps perdu sans lequel on n'est rien, les rêves...
Que peut-on faire ces temps a part rêver de retrouver une vie normale sans ce satané virus....
Très beau texte Fabrice. Bisous
Les ombres sombres du soir noir te prennent en tenaille...
Un texte géant dans lequel j'entends sonner le glas.
Soudain j'ai froid... une fois de plus.Mais refaire le monde, on s'y prend trop tard.
Mieux vaut vivre à côté, sur les ruines fumantes de notre inconscience.Je n'aime pas quand le Poète de Paris se sent bancal.
Je t’embrasse mon Ami.trop longtemps le divin a corrompu nos rêves, dès que l'humain enfin brisera ses chaines, tes rêves qui sont aussi les miens se mettront en mouvement ...
amitié .
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Bonsoir Fabrice.... changer le monde, vaste programme, même à plusieurs, c'est un rêve, comme disait un certain Luther King... il nous faudra nous et les suivants l'accepter avec ses défauts, ceux que nous lui fabriquons semblant de rien... ,-) douce nuit, bises, jill