À côté du soleil

C'est à côté du soleil,

Un peu plus loin de la pluie,

Au bord de la nuit enfuie,

Qu'a retenti le réveil.

La tête dans les nuages,

Que bercent les quatre vents,

Prêt à prendre les devants,

Je projette des voyages.

Le cœur strié de sillons,

Restes d'espérances lasses,

À l'heure où fondent les glaces,

Je cherche les papillons.

L'arbre penché se redresse,

Rhabille ses maigres bras...

Quelqu'un m'a dit : Tu vivras !

Tu réapprendras l'ivresse !

Mais à côté du soleil,

Une goutte froide rôde,

Prive toujours l'émeraude

De son éclat sans pareil ;

Je te vois, quoi que je fasse,

Rien encore ne t'efface.

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