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Par [ Fabrice Parisy ] le 9 Juillet 2018 à 22:30
J'ai de l'hiver entre les cils,
Des larmes de frimas figées
Dans le gris bleu de mes avrils
Peuplés de roses naufragées.
J'ai de la neige sur le cœur
Qui se floconne en longs décembres ;
Le froid, tel un bourdon piqueur,
Ne butine pas que mes membres.
Toi, tu tiens l'été dans tes mains.
Et t'emmielle jusqu'au sourire
La tendre fureur des jasmins
Qu'aucune encre ne peut décrire.
Toi, tu couds des perles d'azur
Sur les virgules de tes phrases ;
Si d'aventure un point obscur
Marque ta page, tu l'écrases.
Mais quels improbables courants
Ont réuni nos antipodes,
Eux si lointains, si différents,
Comme le sont Spitzberg et Rhodes ?
* * *
Pose tes rimes sur mes vers
Et marions nos majuscules ;
Tu dégivreras mes hivers,
J'adoucirai tes canicules.
10258 © 2018
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